Journal d’une con-finée – Saison 2 – Episode 3

Pour terminer en beauté ce premier week-end exceptionnel de reconfinement, la Toussaint est arrivée dans un brouillard humide, bousculé par des vents du sud, donnant de la chaleur a une fête qui en est normalement dépourvue…

Mais qu’est ce qui est normal par les temps qui courent ?

A l’heure où l’on se remet à remplir des attestations de déplacement,
où l’on cherche quelles excuses cocher pour pouvoir sortir de chez soi,
des dérogations ont été faites pour aller visiter « nos morts ».
« Vous n’avez qu’à cocher la case 4 », précisait le ministre des actions sociales :
« Déplacements pour motif familial impérieux, pour l’assistance aux personnes vulnérables et précaires ou la garde d’enfants. ».

Ainsi, pour la première fois depuis trop longtemps,
les cimetières se sont remplis de familles qui cherchaient leurs caveaux,
de personnes seules qui erraient entre les tombes,
devinant ici ou là, la vie de nos chers disparus trop tôt, trop vite…
et qu’il était devenu impérieux d’aller voir ce jour là.

Et qu’en est-il des vivants ?

De tous nos petits vieux qui se meurent… de solitude dans leurs EPAHD ?
Qui ne peuvent plus se retrouver dans leurs commerces de proximité?
Qui sont fustigés dès qu’on les voit s’approcher de trop près des enfants…

Dans ce Nouveau Monde qui monte les générations les unes contre les autres,
Dans ce Nouveau Monde qui donne plus d’importance aux morts qu’aux vivants :
Serons-nous tous sains ?

A vos méditations…