Le jeudi est mon jour préféré de la semaine, pourquoi ? Parce que c’est le jour du marché de Plougastel. Venez, je vous emmène !
Qu’il pleuve ou qu’il vente, je m’organise (presque) toujours pour ne pas avoir de rendez-vous le jeudi matin. Parce que le jeudi, j’ai rendez-vous avec ce qui est pour moi, l’essence de la vie : des bons produits, des contacts direct et des relations vraies.
Alors, pour vous dire toute la vérité sur ma vie de femme au foyer, oui, à 36 ans, je vais au marché avec un cabas de grand-mère ! Et même s’il est customisé vintage, j’assume : ça reste un cabas de grand-mère… mais c’est surtout l’équipement le plus utile jamais inventé pour les amoureux des marchés, parce que l’on peut craquer sans compter et sans effort !
Ainsi, chaque jeudi, je prends la rue du champ de foire, passe devant l’école en jetant un coup d’œil dans la cour, pour tenter d’apercevoir l’une de mes deux têtes blondes, traverse au carrefour devant la cabine anglaise rouge, qui par ce jour exceptionnel, est traditionnellement cachée par la camion de pizzas : bel exemple de la mixité àPlougastel !
Je remonte par le parking et fais mon premier stop au camion blanc immaculé du vendeur et éleveur de truites dans les abers de notre beau Finistère. Auparavant, il avait juste une petite vitrine réfrigérée et était placé entre le vendeur de plantes et le rôtisseur. Il ne payait pas de mine et on pouvait se poser la question de la chaîne du froid… Méfiante les premiers temps, je ne m’étais pas trop approchée. Et un jour, il m’avait alpagué, me tendant un « brujune » de truite fumée à goûter. Et là, je n’avais jamais mangé de vrai poisson fumé auparavant. Je cherche les mots pour décrire la qualité de ces produits mais en fait le meilleur argument serait d’aller goûter directement (ce que j’ai regretté de ne pas avoir fait plus tôt !).
La casquette vissée sur la tête, une tête de jeune grand-père souriant juste en dessous, on a très vite sympathisé avec Guy. Il aime raconter des histoire drôles, les jeux de mots, alors on se retrouve bien ! On a vite commencé à échanger des recettes et c’est alors que j’ai acheté pour la première fois de la truite fraîche. J’avais toujours eu une mauvaise presse de la truite, à cause des arêtes trop nombreuses, paraissait-il. Mais Guy, il me coupe toujours le bas de la queue de la truite (pour pas que les petites tombent sur les arêtes me dit-il !) … Et voici sa recette que je vous confie.
Truite au four à la moutarde.
Prendre le filet de truite et le poser dans un plat au four, sur un lit d’échalotes.
Le badigeonner d’une fine couche de moutarde.
Le recouvrir de champignons frais taillés bien finement pour en faire une papillote.
Arroser d’un peu de vin blanc (ça donne du goût).
Au four à 180°c pendant 20 minutes, pour un filet de 3 / 4 personnes.
Cette recette, même pour les novices est un succès garanti, si la truite est bonne et fraîche.
Ces truites, c’est sûr, il en est amoureux. Il a cette lueur dans le regard, qu’ont les passionnés quand ils parlent de ce qui les anime. Depuis deux ans, il s’est acheté un beau camion réfrigéré, il y trône fièrement, le télégramme ouvert, jamais loin… il est entouré de photos de son élevage, de ses truites, de ses équipements… Il n’a pas de label bio me dit-il, trop de contraintes pour avoir l’agrément, mais on sait que ses produits dépassent les plus strictes règlementations, tellement ils sont choyés.
Dernière nouveauté en date sur son étal, il propose du carpaccio de truite, aromatisé aux canneberges ou aux épices indiennes. J’ai testé, approuvé, et mes amis et ma famille aussi… mais ce dont il est le plus fier, c’est que des norvégiens l’ont goûté et l’ont trouvé tellement bon, qu’ils lui ont demandé sa recette ! Alors, la prochaine fois que vous tomberez sur René au marché, n’ayez aucun doute, et allez directement à la source pour découvrir de bons produits locaux…
La prochaine fois, nous ferons halte chez les 2 inséparables vendeurs de légumes et maraîchers du coin…